Site Officiel du Bureau du Guide Suprême - Ayatollah Khamenei

Le Guide de la Révolution en s'adressant aux acteurs économiques du pays :

"Tous les plans pour détruire l'économie du pays ont été un échec"

Le Guide suprême de la Révolution a rencontré dimanche 30 janvier 2022  une assemblée de producteurs et d’industriels du pays. Lors de cette réunion, il a décrit les entrepreneurs comme étant des lieutenants et les ouvriers comme des combattants qui s’engagent avec sincérité dans la guerre économique imposée par les États-Unis contre le peuple iranien. Il a également parlé de l’aveu de défaite des responsables américains dans cette guerre intense. "Nous devons éliminer les effets néfastes des attaques de l’ennemi en mettant en œuvre un plan stratégique pour l’industrie. Il faut également continuer à gérer efficacement et soutenir la production tout en maintenant la direction à suivre. En parallèle, il faut accélérer la production, les progrès et soutenir l’emploi afin que le peuple puisse sentir les effets positifs de cette politique dans leurs vies” a-t-il ajouté.

L’Ayatollah Khamenei a rappelé aux responsables politiques de bien prendre en compte les éléments soulevés par les producteurs et les industriels lors de cette réunion. Il a jugé nécessaire que les acteurs économiques communiquent plus souvent au sujet de leurs réussites au peuple en vue de pallier la guerre d’influence de l’ennemi. “Si les autorités avaient davantage coopéré avec les producteurs au cours de ces dix dernières années, les effets néfastes auraient été moindres et les succès plus importants.”

Le Guide de la Révolution a considéré l’effort entrepris en vue de l’autonomie de la  production du pays comme un  «jihad». “Face aux assauts à répétition de l’ennemi contre l’économie du pays, la résistance est un véritable acte de jihad et d’adoration divine. Les tentatives pour nuire à l'économie du pays sont nombreuses. Il y a par exemple l’embargo sur la vente du pétrole et du gaz ou encore le blocage des comptes iraniens et des transactions financières à l’étranger” a-t-il rappelé.

Pour lui, tous les plans pour détruire l'économie productive du pays ont été un échec. Il ajoute à ce sujet : “Dans cette guerre économique, les ménages en ont subi les effets néfastes. Cependant, la production du pays a su garder la tête haute. Récemment, le porte-parole du secrétaire d'État américain a même clairement avoué que la politique de la pression maximale avait échoué.”

“Ils avaient misé tous leurs efforts sur l’effondrement économique du pays pour atteindre ensuite leurs objectifs politiques. Cependant, même dix ans après le début de cette attaque, la forteresse de l’économie et de la production ne s'est pas rendue. Nous devons cela aux différents acteurs économiques ainsi qu'aux ouvriers. Ils sont les véritables lieutenants et combattants de cette résistance sacrée” a-t-il rappelé.

L’Ayatollah Khamenei a ensuite continué : “Comme je l’ai annoncé l’an dernier, notre production doit faire un bond en avant. L’économie du pays doit passer -sans trop de mal- cette période menaçante remplie de difficultés et de tumultes venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Cela permettra l’amélioration rapide de tous les facteurs économiques tels que la pérennité de l’emploi, l’expansion de l’export, la diminution de l’inflation et l’augmentation des revenus en devises étrangères. C’est tout naturellement qu’on se dirigera ensuite vers l'indépendance économique. Celle-ci est une garantie pour notre sécurité nationale et l’estime que notre peuple a de lui-même." 

Le Guide de la Révolution a indiqué que l’ensemble des experts, en Iran ou à l’étranger, s’accordent à dire que l’Iran possède toutes les ressources nécessaires à son développement. “La situation sera certainement meilleure si les responsables compétents emploient toutes ces ressources à bon escient et mettent tout en œuvre dans cette voie” a-t-il estimé.

Il a également insisté à plusieurs reprises sur ce point en disant : “nous ne devons pas relier l'économie du pays aux affaires qui ne sont pas de notre ressort”. Il a ensuite ajouté : “Durant ces dernières années, nous avons remarqué nombre de PME qui n’ont pas attendu la fin des embargos ou le résultat des négociations pour se développer. Grâce à leur travail et leur persévérance, elles ont pu devenir des références dans leur domaine.”

Il a toutefois considéré les chiffres économiques de la dernière décennie très décevants et a rappelé les effets néfastes de cette gestion sur le quotidien de la population. “Quand nous voyons les statistiques tels que la croissance, l’inflation, l’augmentation de la liquidité, le logement, l’approvisionnement en équipement pour les industries et d’autres éléments encore, la situation n’est absolument pas satisfaisante. Le quotidien de la population est devenu très difficile et la cause primaire réside dans ce genre de problématiques.” a-t-il rappelé.

Il a continué à ce propos : “La cause principale de ces problèmes n’est pas seulement les embargos mais bien les mauvaises décisions et la négligence de certains.”

L’Ayatollah Khamenei a ensuite cité les recommandations des experts économiques pour améliorer la situation et a incité les autorités compétentes à tout prendre en compte. Parmi les élément cités, il y a : surveiller plutôt qu’intervenir dans les affaires relatives à la production, faciliter l’entreprenariat, imposer une discipline budgétaire, éliminer les obstacles à la production, alléger la bureaucratie, centraliser les autorisations de travail, mettre en place des politiques d’encouragement à la production, favoriser une conception fondée sur la connaissance pour les chaînes de production, lutter contre la corruption, soutenir les produits domestiques et lutter sans états d'âme contre la contrebande. 

Parmi les problématiques citées plus haut, l’Ayatollah Khamenei a mis en évidence le problème d’application des différentes circulaires émises par l’État. “Depuis l’année 2018, plus de mille-cinq-cents circulaires ont été émises au sujet des douanes. Les entrepreneurs sont perdus parmi toutes ces lois. Est-ce qu’ils ont eu le temps de lire ces circulaires même une fois?” a-t-il dit.

Il a ensuite rappelé la nécessité d’améliorer la qualité des produits fabriqués à l'intérieur du pays. “Le soutien apporté à notre production doit faire en sorte que les entreprises fassent également évoluer leur technologie et leur qualité. Malheureusement, dans certains domaines tels que l’industrie automobile, ce n’est pas le cas et la qualité des produits n’est pas encore une priorité. Les gens se plaignent de cela et ils ont raison de le faire” a-t-il estimé.

Il poursuit ainsi : “Si la qualité n’évolue pas et qu’en plus, les prix grimpent malgré le soutien apporté aux produits nationaux, la situation deviendra compliquée. Tous ces soutiens gouvernementaux et bancaires déployés afin de contenir la concurrence étrangère, ne résulteront qu’en une augmentation des prix.”

Concernant cette problématique, le Guide suprême de la Révolution a vivement critiqué les producteurs nationaux d'électroménager. “Malgré toutes les aides qui ont été apportées aux entreprises, nous avons appris que le prix de certains de leurs produits a quand même doublé. C’est vraiment regrettable” a-t-il estimé.

L’Ayatollah Khamenei a rappelé le rôle prépondérant des entreprises créatrices d’emploi. “En parallèle de l’aide apportée aux industries clés, il faut également soutenir les industries en aval et créatrice d'emploi. Les autorités gouvernementales et bancaires doivent aussi accompagner des industries telles que les raffineries pétrolières ou les industries en aval de la production d’acier.” a-t-il rappelé.

Il a également insisté sur l’importance de la transition des principales industries en vue de devenir des entreprises fondées sur le savoir. “Ces dernières années, des milliers de PME fondées sur le savoir ont vu le jour mais les grosses industries n’ont pas pris ce virage. Il faut profiter de la compétence de nos jeunes pour faire cela. À chaque fois que nous avons compté sur les jeunes, que ce soit pour le vaccin ou pour nos missiles sophistiqués, nous en sommes sortis la tête haute.” a-t-il dit.

Il a toutefois rappelé que dans certains cas, il n’est pas opposé à recourir aux entreprises étrangères. Il précise ensuite : “Je suis intimement convaincu que nos entreprises qualifiées et fondées sur le savoir ont la capacité de répondre aux besoins de nos industries clés comme l’industrie pétrolière. Il ne faut donc pas penser qu’il faut toujours la présence d'entreprises étrangères pour évoluer sur le plan technologique".

Il a continué en disant : “les jeunes de ce pays ont prouvé leurs compétences dans différents domaines tels que les recherches portées sur les cellules souches ou encore dans les biotechnologies”

L’orientation de la distribution du crédit bancaire a été le prochain point abordé par le Guide de la Révolution. “L’écart entre la liquidité du marché et le PIB est abyssale et cela est totalement inacceptable. La distribution des crédits bancaires est faite de manière à ce que cette masse de liquidité n'ait aucun effet sur les entreprises alors que c’est bien le rôle du gouvernement et de la banque centrale. Ceux-ci doivent intervenir et surveiller l’octroi des facilités bancaires et enfin veiller à ce que la distribution des crédits soit orientée vers le secteur de la production.” a-t-il estimé.

Il a également pointé l’importance de l’évolution de l’agriculture vers une version plus technologique et plutôt fondée sur le savoir. “Le volume de la production serricole est très important, toutefois elle n’a pas la capacité de répondre à tous les besoins du pays. En prenant en compte la superficie cultivable du territoire, la qualité de la terre et le volume d’eau à disposition, nous devons pratiquer une agriculture fondée sur le savoir. Il faut éviter de détériorer notre terre et de gaspiller nos réserves d’eau en optimisant notre modèle de consommation.” 

L’ayatollah Khamenei a rappelé la nécessité de l’élaboration d’un plan stratégique global pour l’industrie du pays. “Ce plan stratégique assurera la bonne orientation de nos programmes industriels. Cela évitera de se perdre lors de la succession des gouvernements” a-t-il estimé.

En remerciant les acteurs économiques présents à cette réunion, le Guide de la Révolution s’est aussi adressé aux responsables du pays : “les responsables du gouvernement mettent vraiment tout en œuvre pour améliorer la situation mais il faut que les effets de leurs actions puissent se voir au plus tôt dans le quotidien du peuple.”

Avant le discours du Guide de la Révolution, quatorze intervenants parmi les acteurs économiques du pays ont présenté leur analyse de la situation.

 

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