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Discours prononcé lors d'une rencontre avec les élites scientifiques du pays

Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux (1)

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations sur notre Maître Muhammad et sur sa lignée, en particulier sur celui qui représente le trésor d'Allah sur Terre.

Je suis heureux que cette réunion ait eu lieu cette année. Chaque année, une rencontre avec les élites scientifiques est normalement organisée. Malheureusement, l’an dernier, celle-ci n’a pas eu lieu.  La réunion d'aujourd'hui a été très bénéfique pour moi. J'ai vraiment profité des discours de nos chers jeunes, garçons et filles ainsi que des différents intervenants. Maintenant, il faudrait se pencher sur la précision, la profondeur et l'exactitude de tout ce qui a été énoncé. Il faudrait réfléchir davantage à ce qui a été dit, mais en somme, ce que j'ai entendu ici m'a été utile et profitable. Un grand merci à toutes les personnes qui ont pris la parole.

J’aborderai quelques points concernant les élites et le fait d'en faire partie, en général. S'il reste du temps à la fin, j’aborderai également quelques points concernant les entreprises fondées sur la connaissance.

Premièrement, faire partie des élites est une bénédiction et un don divin pour lesquels il faut remercier Dieu. La première chose à laquelle vous devez penser est le fait de remercier Dieu pour cette bénédiction : « Et soyez reconnaissants pour les bénédictions de Dieu, si c'est Lui que vous adorez. » [Al-Nahl, V.116] Ce verset est dans la sourate al-Nahl. Vous pouvez également trouver le verset : « Et soyez reconnaissants pour les bénédictions de Dieu », ailleurs dans le Saint Coran. C'est un devoir perpétuel. Je développerai plus tard la façon dont on doit remercier Dieu pour cela. Le premier point est donc de penser à remercier Dieu pour cette bénédiction d’être parmi les élites.

Deuxièmement, ce n'est pas seulement le talent ou vos capacités intellectuelles qui font de vous des élites. Il y a beaucoup de personnes talentueuses dont les capacités intellectuelles ont été gaspillées, n’ont jamais été découvertes ou n’ont pas été utilisées de manière appropriée, ce qui les empêche de faire partie des élites. C’est le fait d’apprécier cette vérité et cette bénédiction, en plus des capacités intellectuelles, qui font d’une personne une élite. En plus de remercier Dieu pour cette bénédiction, il faut également travailler dur et davantage. Si une personne talentueuse et pleine de potentiel n'exploite pas ses talents et fait preuve de paresse, d'indifférence et de négligence, elle ne deviendra certainement pas membre de l’élite. Au contraire, une personne qui apprécie son talent et qui l'exploite devient membre d’une élite grâce à sa détermination et son assiduité. Cette appréciation incombe en premier lieu à la personne elle-même, et en second lieu, à son environnement, c’est-à-dire le gouvernement, les responsables du pays, les parents à une certaine période de la vie, les enseignants ou les professeurs d'université à une autre. Tous doivent apprécier le génie des élites scientifiques mais l'essentiel de l'appréciation des talents incombe à la personne elle-même.

Bien sûr, je parlais des élites à l’échelle individuelle, mais cela s'applique également au pays dans son ensemble. Notre pays a une intelligence supérieure à la moyenne mondiale. Ce n'est pas une simple affirmation mais un fait prouvé. En d'autres termes, toute notre nation est potentiellement une élite.

Actuellement et en tout temps, une partie importante de la guerre d’influence menée par les colonialistes, consiste à faire oublier ses capacités, à la nation iranienne ou à toute autre nation talentueuse. Ils veulent la rendre indifférente ou lui faire nier ses talents en faisant croire qu’elle ne peut rien faire et le répètent jusqu'à ce qu’elle l’accepte et le dise elle-même. Ceci est une pratique courante chez les colonialistes et cela a toujours fait partie de leurs projets. Par exemple, en Afrique, il y a eu de grandes civilisations – en Afrique de l'Ouest et dans d'autres parties de ce continent – ​mais celles-ci ont été complètement anéanties. Ou encore, dans son œuvre autobiographique, « Aperçus de l'histoire du monde », Nehru (2) dit qu'avant l’arrivée des Anglais en Inde, au XIXe siècle, le pays était autosuffisant en termes d'industries nationales. Cependant, lorsque les Anglais sont arrivés, - d'abord avec la Compagnie des Indes orientales puis le gouvernement britannique - ils ont fait croire aux Indiens qu'il était impossible de vivre sans produits britanniques et étrangers. Ceci est l’exemple-même du déni des capacités d'une nation. 

Il en est de même dans notre pays. Nous aussi avons souffert et connu le même sort durant 200 ans, jusqu'à la victoire de la Révolution. Comme vous l'avez entendu, lorsque la question de la nationalisation du pétrole a été soulevée et qu’on a dit que les Iraniens pourraient gérer leur pétrole, le Premier ministre du régime du “taghut” (3) de l’époque a critiqué cette idée en déclarant : « Les Iraniens feraient mieux de fabriquer des « lolahang». Vous n’en avez peut-être jamais vus, c’est une sorte “d'arrosoir” qui n'est même pas en étain mais en argile.»  À cette époque, quand nous étions adolescents, les lolahangs étaient encore courants. Il a dit : « Les Iraniens feraient mieux de fabriquer des lolahangs » En d'autres termes, ils reléguaient la nation aux plus bas niveaux.

Lorsqu’une nation n’est pas consciente de son pouvoir et de ses capacités, le pillage de cette nation devient facile. Notez que la négligence et le pillage sont liés : la négligence est l'introduction au pillage et le pillage augmente la négligence. Ils se suivent. Cela est autant vrai pour les pays qui ont été directement colonisés que pour ceux qui l’ont été indirectement, comme dans notre cas. Ils veulent en fait que nous ne soyons pas conscients de nos capacités. Le sujet de la négligence est évoqué dans le Coran de manière claire et intéressante. En ce qui concerne les prières quotidiennes lors d’un danger, Dieu dit : « Les mécréants aimeraient vous voir négliger vos armes et vos bagages, afin de tomber sur vous en une seule masse » [Al-Nisa, V.102] Vous avez vu comment ils ont traité la question de nos drones et missiles, qu’ils ont présenté comme étant un sujet grave. L'ennemi veut que vous ignoriez cette capacité afin qu'il puisse facilement vous attaquer. C’était une petite parenthèse concernant les missiles, revenons au sujet principal qui est l’élite.

Le point suivant porte sur le sens des responsabilités des élites. Bien sûr, les différents appareils d'État ont des responsabilités importantes envers les élites - cela ne fait aucun doute et nous espérons que, si Dieu le veut, les responsables du pays, moi-même et d'autres, serons en mesure de les remplir de la meilleure des manières. Cependant, les jeunes élites doivent aussi se sentir responsables vis-à-vis des problématiques du pays. Parfois, il est même nécessaire qu’ils soient confrontés aux difficultés qui existent afin de mieux y faire face. C'est un des points d’ordre moral les plus importants dont il faut tenir compte. Cette idée que tout doit être préparé et mis en place pour que les élites puissent travailler, n'est pas correcte. Parfois, vous devez être confrontés à des obstacles, comme cela a été évoqué précédemment par quelques intervenants. Bien sûr, les mauvais comportements peuvent exister. Dans les différents appareils d'État, les élites sont parfois mal traitées. J'en suis tout à fait conscient, mais ces choses ne doivent pas les décourager lde poursuivre leur chemin et leurs activités. Certains disent qu’ils sont allés dans tel bureau ou telle université, et qu’ils ont été traités injustement ; cela ne doit pas les décourager. Les élites doivent se sentir responsables et persévérer dans leurs projets. La gratitude dont j’ai parlé au début prend tout son sens ici. La gratitude envers Dieu pour cette bénédiction se traduit aussi dans la pratique. Cela implique un dur travail. Bien sûr, un autre aspect de cette reconnaissance est l’usage de cette bénédiction - qui leur a été accordée par Allah, le Très-Haut - dans le sens de la volonté et de la satisfaction divines. Ceci est très important et donne une orientation aux élites.

Un autre point concernant les élites ou plus précisément les élites scientifiques c’est qu’ils doivent garder en vue l'avenir et les objectifs scientifiques de notre pays. 

Comme je l’ai dit il y a quelques années (4), au sujet des cinquante prochaines années, l’Iran doit agir de manière à devenir une source mondiale de sciences. En d'autres termes, il sera obligatoire de maîtriser le persan pour être au courant des dernières découvertes scientifiques. N’en soyez pas étonnés, c’est un avenir possible. Il fut un temps, c’était bien le cas. Dans une période de l’histoire, nos savants étaient reconnus comme étant à l’apogée de la connaissance.  Leurs livres recevaient une attention particulière et étaient enseignés dans toutes les universités du monde : dans les universités de l'ouest et de l'est, même en Inde et en Chine qui étaient également des centres de connaissances scientifiques à cette époque. Nous devons avoir cet objectif.

Bien sûr, cela se fait en plusieurs étapes. La première consiste à rattraper notre retard par rapport au niveau scientifique mondial. Nous avons un vide à combler. Quand nous voyons nos statistiques qui sont basées sur les statistiques internationales, nous sommes fiers de ce que nous avons accompli. C’est vrai que nous avons fait de réels progrès, cependant nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver au sommet. Durant 200 ans, on nous a empêché de progresser. Un nouvel élan a vu le jour avec la Révolution, et depuis une vingtaine d’années, cet élan s’est intensifié et nous avons réalisé d’importants progrès. Cependant, nous avons encore beaucoup à faire. En résumé, la première étape est de rattraper notre retard. La deuxième étape consiste à aller au-delà des frontières mondiales de la science, c’est-à-dire que nous pourrons offrir de nouveaux services scientifiques et présenter de nouvelles découvertes scientifiques au monde. Je développerai cela plus tard. L’étape suivante est le fait de vouloir la création d’une nouvelle civilisation islamique (5). Certes, un des piliers importants de toute civilisation est la science - la science bénéfique - et lorsque nous parlons d'une « nouvelle civilisation islamique », nous devons savoir qu'un de ses piliers est le progrès scientifique. Nous devons nous y préparer. Si vos regards sont tournés vers cette perspective, en tant qu'élite, votre avancée scientifique prendra naturellement la bonne direction. Les problématiques liées à la publication des articles scientifiques, comme cité précédemment par certains intervenants, disparaîtront. Autrement dit, la bonne direction sera découverte et de bons progrès seront réalisés.

Revenons maintenant sur le sujet de l’innovation scientifique. C'est important. Il existe de nombreux travaux scientifiques d’envergure dans le pays aujourd'hui, qui sont souvent issus de productions scientifiques étrangères. Par exemple, un jour quelqu'un a découvert l'énergie nucléaire et aujourd’hui, nous travaillons dans ce domaine. L’innovation scientifique est nécessaire; vous devez être créatifs et développer de nouvelles sciences qui résultent souvent de la découverte d'une certaine force dans la nature. L'innovation scientifique voit souvent le jour suite à la découverte d’une loi de la nature, jusqu’ici méconnue.Celle-ci permet de développer une nouvelle partie de la science et les nouvelles technologies qui en découlent. Nous devons poursuivre cet objectif. La créativité dans la science doit être recherchée par nos jeunes élites. On peut donner l’exemple de la gravité - un exemple que j’utilise souvent - une personne l’a découverte et suite à cela, de nouveaux domaines de la science ont vu le jour. Un autre exemple, l’électricité. Celle-ci existait dans la nature sans qu’on ne le sache, une personne la découvre et un très vaste domaine de la science et de la technologie naît. Il en va de même pour les “sciences nouvelles” : les nanotechnologies, les cellules souches et l'énergie nucléaire. La découverte d'une vérité existante, d'une règle, d'une loi ou d'un élément dans la création, vous aidera à découvrir une notion scientifique qui sera formulée et développée et qui conduira entre autres, à de nouvelles technologies.

Un des objectifs de la communauté scientifique en général, et plus spécifiquement des élites, devrait être la résolution des problèmes existants (6). C’est le point suivant et important concernant les élites. Le pays est confronté à des problématiques fondamentales. Il faut les prendre en compte et trouver une solution en adoptant une approche et une méthodologie scientifiques. Pour chaque problème, une solution existe. Lors des interventions précédentes, des solutions ont été suggérées concernant plusieurs problèmes. Bien sûr, une réflexion est nécessaire pour juger de la pertinence de ces solutions. Cependant, trouver une solution scientifique à tous les problèmes du pays est possible. Nous pouvons être assurés que nos problèmes seront résolus.

L’eau est par exemple une de nos préoccupations actuelles. La pénurie d'eau deviendra un grave problème dans le monde, dans un avenir très proche. Une solution scientifique devrait être proposée. Il en va de même pour l’écologie et le trafic routier. Quand on se déplace d'un point de Téhéran à un autre en voiture, cela peut parfois prendre plus d’une heure, c’est très difficile. Nous devons remédier à cela de manière scientifique. Il existe aussi des solutions aux problèmes sociaux tels que la toxicomanie, le divorce, les bidonvilles, l’exode rural et la disparition des villages. Parfois, il se peut qu’un responsable n'accorde aucune attention à ces problèmes, mais ce n'est pas le sujet de notre discussion aujourd’hui. Si un responsable a une réelle intention de résoudre les problèmes, il doit le faire de manière scientifique et certainement, il trouvera la solution. C’est également le cas pour les problématiques liées  la gouvernance du pays telles que le système bancaire, le système financier et fiscal, et les obstacles à la production. Le slogan de cette année est «La suppression des obstacles » (7). Il existe une solution scientifique à toutes ces questions. Nous pouvons en citer bien d’autres mais nous reviendrons sur ce point plus tard. Gardons cela en tête pour le moment. 

Un rapport m'a été remis montrant que dans certains pays développés, les universités sont souvent des universités non gouvernementales et privées, mais qui reçoivent beaucoup de financement de la part des gouvernements. Comment ? Il ne faut pas croire que les gouvernements leur donnent des fonds sans demander des comptes. Non, ils proposent certains défis aux universités et leur demandent de trouver des solutions. Les universités reçoivent un financement du gouvernement et de l’administration, proportionnellement à leur capacité de résoudre les problèmes. C'est très bien. Cela démontre que cette approche basée sur la résolution des problèmes dans le domaine scientifique est importante et essentielle. 

Concernant l’approche basée sur la résolution des problèmes, j’ai noté le sujet de l’intelligence artificielle comme exemple. Un des intervenants l’a également évoqué. Je suggère que l’intelligence artificielle, qui aura un rôle fondamental dans le monde à l’avenir, soit prise en compte sérieusement et de manière approfondie. Il incombe aux universités ou au secrétaire d’État chargé des affaires scientifiques de faire en sorte que le pays soit placé parmi les dix premiers au monde dans le domaine de l’intelligence artificielle, ce qui n’est pas le cas actuellement. Aujourd'hui, parmi les pays pionniers dans le domaine de l'intelligence artificielle - à part les États-Unis, la Chine et autres, qui sont en tête - il y a aussi des pays asiatiques et européens, mais nous n'en faisons pas partie. Dans les dix premiers pays de ce classement, le nombre de pays asiatiques est visiblement plus important. Quoiqu’il en soit, nous devons faire en sorte d’être parmi les dix premiers dans ce domaine.

La question de l’émigration des élites est le prochain point que nous aborderons. Un des intervenants l’a également évoqué. Il se peut qu’un étudiant veuille aller étudier à l’étranger pour des motifs scientifiques ou familiaux. Dans ce contexte, ce n’est pas un problème et je l’ai toujours rappelé. Le plus important, c’est qu’il n’oublie pas qu’il est redevable à son pays et qu’il doit revenir à la fin de ses études. Ce qui est problématique c’est l’émigration par opportunisme. On m’a informé - et cela ne date pas d’hier - que dans certaines universités, on encourage les jeunes élites à quitter le pays. Je le dis clairement : c’est une trahison. C’est se mettre dans la position d’un ennemi du pays. Ce n’est même pas considéré comme une aide pour ces jeunes. Nous avons actuellement dans notre pays l’environnement adéquat pour l’évolution de ces jeunes élites. Ils peuvent bien évidemment partir à l’étranger pour une période donnée puis revenir. Cependant, si nous décourageons nos jeunes quant à l’avenir du pays en noircissant le tableau de la situation future, et les incitons à partir, cela est une réelle trahison qu’il faut surveiller. 

Je reviens maintenant au sujet de la suppression des obstacles à la production qui est également le slogan de l’année. Avant même les obstacles d’ordre exécutifs, matériels, ou autres, c’est l’obstacle culturel qui est le plus grand. Le sentiment de désespoir, d'incapacité et d'ennui, les divertissements nuisibles et le sentiment de n'avoir aucun avenir sont des choses qui entravent vraiment la production. Par exemple, un jeune qui, au lieu de travailler, créer une entreprise basée sur la connaissance, générer des revenus pour lui-même et pour le pays, passe son temps à des activités nuisibles. De nombreuses personnes surfent sur le net sans but précis, jour et nuit, sans rien gagner en retour. La paresse, le manque de volonté et l’incapacité de prendre des risques sont de sérieux obstacles à la production. 

En ce qui concerne les entreprises fondées sur la connaissance, je dois dire qu'elles ont connu une bonne croissance. Bien sûr, sur la base des statistiques, je pensais qu'il y en avait 6000, mais Dr Sattari a déclaré qu'il y en avait 7000. C'est une réalisation importante et leur nombre devrait continuer d'augmenter. Cependant, au sujet de l’augmentation du nombre de ce genre d’entreprises, il faut veiller à ce que celles-ci soient réellement basées sur la connaissance et durcir les critères qui déterminent cela. Je l’ai rappelé plusieurs fois auparavant dans ce genre de réunions (8). Il ne faut pas que nous augmentions leur nombre sans prêter attention à la qualité. Être basé sur lla connaissance nécessite des réglementations strictes qui doivent être respectées. 

Bien sûr, nos grandes industries dans le pays, ne sont pas fondées sur la connaissance et c'est un inconvénient majeur. Des experts m'ont informé que ces petites entreprises fondées sur la connaissance peuvent avoir un impact et transformer les grandes industries du pays, comme l'industrie automobile, en entreprises fondées sur la connaissance. Si cela est possible, il faut le faire.

Une condition nécessaire pour renforcer les entreprises fondées sur la connaissance est la promotion de leurs produits à l'intérieur du pays – plus tard, j'aborderai également la question des exportations. Leurs produits doivent être consommés à l'intérieur du pays. Le moyen d'y parvenir est d'interdire l'importation de produits semblables aux leurs. Certains ne devraient pas être choqués, comme dans le cas des appareils électroménagers, et demander pourquoi nous avons dit qu'il ne fallait pas importer des appareils électroménagers de tel ou tel pays. La condition pour améliorer et renforcer les entreprises nationales, dans le but ultime de les aider à voler de leurs propres ailes, est de leur créer un marché en interne. Le marché intérieur n'est pas petit. Ce marché devrait être donné aux producteurs nationaux, notamment celui de l'administration et des grandes organisations qui sont leurs plus gros clients. L'administration, qui est le plus grand consommateur de ces produits et biens industriels, doit acheter les choses dont elle a besoin aux entreprises fondées sur la connaissance afin que les importations ne les détruisent pas. Bien sûr, lorsque nous disons que les importations doivent être interdites, c'est dans le but d'aider les usines et les producteurs nationaux. Cependant, ceux-ci ont également certains devoirs et ne doivent pas augmenter leurs prix ni abaisser la qualité de leurs produits. Sinon, ce conseil serait complètement inutile.

Il y a donc deux choses : d’une part le marché intérieur et d’autre part, le marché de l’export.

Sans exportations, il n'y aura pas de progrès. Les entreprises fondées sur la connaissance peuvent elles-mêmes être actives dans ce domaine, mais plus important encore, c’est le gouvernement qui doit agir. Le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Industrie peuvent aider à trouver des marchés étrangers. L'IRIB (la radiotélévision publique) peut également y contribuer. Certains pays ont de bons souvenirs de l'Iran, mais si on leur demande de nommer deux produits iraniens, ils en sont incapables. La section internationale de l'IRIB devrait promouvoir ces produits. Cet élément est aussi à prendre en compte.

On m'a informé de la part du Dr Sattari, que la part des entreprises fondées sur la connaissance dans le PIB, est inférieure à 1%. C’est insuffisant. Cette part de la production nationale doit absolument augmenter et atteindre au moins 5% dans les trois ou quatre ans à venir. Il faut faire un effort. J'espère que Dieu vous aidera. L'heure de l’appel à la prière est proche et je vais clore mon discours.

J'espère que Dieu vous accordera le succès à tous. Vous devez savoir que l'avenir vous appartient. Notre pays vous appartient. C'est vous qui construirez l'avenir de ce pays, et vous êtes les futurs gestionnaires du pays. Vous devez vous préparer et préparer le pays. Vous pouvez le faire. Bien sûr, je recommande aux responsables et aux ministres de bénéficier (des talents) de la jeunesse. J'ai aussi souvent fait cette recommandation à l'administration précédente, mais dans certains cas, elle a été ignorée. Je fais la même recommandation à l'administration actuelle qui devrait employer des jeunes dans les divers postes à responsabilités – y compris les postes de direction, à différents niveaux qui ont un rôle important, comme l'a précisé l'un des intervenants lors de la réunion. Ils pourraient également les employer à des postes de hautes responsabilités. Je fais cette recommandation à l'administration, en espérant qu'elle se concrétisera. Cependant, vous aussi, devez vous préparer et trouver votre place. Vous devez, vous-mêmes, trouver votre place et déterminer le rôle que vous souhaitez jouer dans le progrès du pays. Votre génie doit aussi se manifester ici, dans la détermination de votre position, dans ce que vous y ferez et dans le niveau de votre travail.

J'espère qu'Allah, le Très-Haut, vous préservera. Vous êtes la prunelle des yeux du pays et de la nation. Vous êtes les chers enfants de la nation. J'espère que Dieu vous gardera pour le pays. J'espère que les âmes pures de nos martyrs et l'âme de notre cher Imam [Khomeiny] seront satisfaites de nous et que nous bénéficierons tous, des prières de l'Imam du Temps (que nos âmes lui soient sacrifiées).

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent.

 

  1. Au début de la rencontre, M.Sorena Sattari (secrétaire d’État chargé des affaires scientifiques et technologiques) a exposé son rapport. Six autres intervenants issus de l’élite scientifique ont partagé leur point de vue.
  2. Jawaher Lel Nehru (tout premier ministre de l’Inde et aussi guide du mouvement de l’indépendance indienne)
  3. Général Hajj Ali Razm Araa (premier ministre du régime pahlavi en Juillet 1950)
  4. Discours prononcé lors d’une rencontre avec les étudiants et élites de tout le pays, le 25 décembre 2005
  5. Discours prononcé lors d’une rencontre avec les professeurs, chercheurs et élites de tout le pays, le 10 juin 2018
  6. Slogan de l’année 1400, soutien et suppression des obstacles à la production
  7. Secrétaire d’État chargé des affaires scientifiques et technologiques
  8. Discours prononcé lors d’une rencontre avec les élites et les talents de tout le pays le 18 octobre 2017